GRUISSAN d'AUTREFOIS


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Situé tout près du vieux village de Gruissan, le salin de l’ile Saint Martin est bordé par la méditerranée
à l’est et l’étang de l’Ayrolle au sud. Ici comme sur tout le littoral audois la culture est une longue histoire.
En effet, depuis plus de 100 ans avant Jésus-Christ, Gruissan faisait déjà parler de ses productions salines
et le commerce du sel était très important pendant l’époque romaine.
Sur ce site l’exploitation des salins sous sa forme actuelle à débuté en 1911, d’une surface d’environ 350 hectares, il faisait vivre dans les années 1970 une trentaine de familles.

SAUNIER ou PALUDIER ? La principale différence entre le paludier et le saunier est géographique.
En effet, le paludier désigne un travailleur qui exerce son métier dans les marais salants
du nord de la Loire alors que le saunier récolte de son côté le sel au sud de la Loire .


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Les sauniers, ce sont des hommes qui vont travailler l’eau de mer avec les éléments naturels (le vent et le soleil) pour l’évaporation.
Il s’agit d’un savoir-faire ancestral qui s’est transmis de père en fils en général et qui met en avant une connaissance très intime avec la nature et une grande maîtrise. C’est tout un savoir-faire très subtil qui a été mis en place depuis des générations, déjà à l’époque romaine il y avait des structures bien organisées, des territoires pour exploiter cette eau de mer jusqu’à la cristallisation du sel.
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Cette pratique est fascinante Il s’agit de toute une stratégie qui a été mise en place par l’aménagement du territoire : on va prendre l’eau directement à la mer, l’eau est pompée pour entrer dans les salins. Actuellement ce sont des pompes électriques,
mais à l’origine ça été avec la force animale ou avec une force éolienne aussi.
Elle va ensuite circuler de bassins en bassins, être guidée par les sauniers, pour arriver au dernier bassin.
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Combien de kilomètres parcourt l’eau avant de devenir du sel ?
Elle parcourt une quarantaine de kilomètres ! L’eau va entrer dans ces premiers bassins d’évaporation. Elle sera guidée par les sauniers et va séjourner un certain temps. Grâce à l’action du soleil et du vent, elle va s’évaporer et donc se concentrer en sel.
Elle va donc parcourir près 40 km dans tous les partènements et cette avancée de l’eau va être rythmée par les conditions météorologiques. Si on a un temps chaud et sec, l’eau va avancer plus rapidement.
Si on a un temps humide, de la pluie, on va ralentir la progression des eaux.

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.Rémy Pech dialogue avec son père, Guy Pech, ancien ouvrier du salin de Campignolles. Il raconte sa vie de travailleur à la tache, au salin. Il a commencé ce travail vers l’âge de trente ans, évoque le temps de la récolte, le mode d’embauche, il décrit le travail de ramassage du sel, les outils, les grosses journées avec l’unique moment de pause qu’était le repas. Guy Pech distingue le travail des forfaitaires qui ne venaient que pour la récolte de celui des réguliers, salariés, qui effectuaient d’autres tâches comme l’entretien des tables salantes en dehors de la saison. décrit la méthode utilisée pour monter la pyramide de sel, ainsi que le mode d’évaluation du tonnage des tas par le contremaître qui payait les forfaitaires en fonction de la récolte de chacun. Les vieux ouvriers étaient avantagés car ils avaient un acquis technique que les jeunes mettaient 3 ans à acquérir. Les travaux étaient répartis selon le savoir faire. Guy Pech mentionne les différentes qualités de sel et leur utilisation.Il explique les modes de transports avec les wagonnets ainsi que la présence des chevaux, pour d'autres travaux, au salin de Campignolles. Avec son fils Rémy, Guy Pech essaie de nommer les différents salins de la région. Le fils évoque la rudesse du travail des salins, sous la chaleur. Tous deux parlent du travail des enfants qui venaient aux salins pour gagner de l’argent pendant les vacances. Rémy Pech, a été préservé par son père : il n'a jamais travaillé au salin.

